Silhouette famélique il ne possède rien,
Une guitare et un sac à dos sont ses seuls bagages.
Il joue aux coins des rues, sur les quais de gare où dans les bars enfumés.
D’apparence frêle , il porte dans son blues, le chagrin, la misère du genre humain.
Certains badauds à peine plus riches le remercient de quelques shillings jetés au sol dans son chapeau poussiéreux.
Sa musique transpire la rouille, le soleil brûlant, la route, les hôtels miteux, les rencontres aux hasards, la vieille Amérique.
Il chante pourtant en homme libre, bien plus libre que les traders de New York City ou les joueurs de poker de Végas, enchaînés à la valeur du billet vert. In god il ne trust plus.
Il porte en étendard la bannière des sans classes, la boue sur les hardes des hobos, le sang versé par les esclaves noirs dans les champs de coton, les larmes versées par un mère mexicaine pour un fils mort à LA dans une guerre des gangs.
Tel un chamane des temps moderne il fredonne au vent ses mélodies syncopées tel un médecin-man pour guérir les douleurs des hommes.
Tel un esprit, un jour il disparaîtra, le vent l’emportera sans laisser de traces.