Guillaume Tendron
Les yeux sont les miroirs de l’âme.
J’ai connu des gens aux yeux ternes comme les murs de la cité oů ils ont grandis. Gris délavés comme le béton et l’asphalte, gris comme le trottoir où ils vivent au quotidien désormais, plus de projets, pas d’ascenseur social pour les pousser vers le haut, pas moyen de s’échapper. Ils ne veulent plus continuer.
Certains ont les yeux noirs comme l’encre de leurs pensées qui hantent leurs nuits sans sommeil. Idées noires, noirs desseins.
Tout se résume alors à la couleur de Soulage et au néant,. Derrière leurs regards , un vide s’est créé tel un trou noir nous ramenant à un temps où il n y avait rien ou seulement le chaos
J’ai connu des yeux rouges injectés de sang reflétant l’esprit tourmenté et la violence d’êtres en souffrance addictes aux élixirs qui les envoient ailleurs.
J’ai connu des hommes aux yeux verts, proches de la nature, des plantes, des arbres robustes pleins de sève et de vie.
J’ai connu une jeune femme aux yeux marrons qui en disent long avec qui J’ai décidé de partager ma vie.
Je connais un petit homme aux yeux d’un bleu profond si sensibles qu’il faut les protéger mais qui croque de son regard la vie à pleines dents et qui s’ébahit souvent devant la beauté du monde. Son regard c’est le bleu d’un ciel d’été, le bleu de l’infini cosmos. Dis papa, pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ?