Guillaume Tendron
Il prit la route vers le Sud, parcourut des chemins qu’il avait déjà foulé, traversa des rues et des places de villages qu’il connaissait bien, croisait des connaissances, il les saluait de la main tout en maintenant son allure.
Il était finalement pressé de partir à l’aventure et celle-ci commencerait au moment où il ne reconnaîtrait plus rien ni personne.
Cela prendrait au moins quelques heures, une journée ou deux tout au plus, jusqu’à présent il ne s’était guère aventuré dans cette direction.
Après une matinée de marche, sans même prendre le temps de s’arrêter, il fut contraint de s’abriter, le temps avait tourné à l’orage, l’averse était puissante.
L’eau faisait rouler les graviers et raviner le sentier pédestre. Il entendait le tonnerre gronder au loin, des éclairs zébraient le ciel assombri.
La température commençait à chuter. Il resta à la porte de cette grange plusieurs heures simplement à regarder les gouttes de pluie tomber et former une flaque d’eau.
Chaque goutte s’ajoutait à la précédente et formait une onde puissante à la surface. C’était ces choses simples qu’il aimait car elles étaient ancrées dans la réalité mais l’invitait à de profondes méditations.
Il prit le temps à la fin de l’averse de regarder sortir les escargots, des petits gris, sortir de leur cachette pour profiter de cette fraîcheur matinale. Pour lui plus rien n’avait autant d’importance que ces moments précieux. Lorsque l’orage fut terminé, il reprit la route, déambulant sur un chemin de traverse au rythme de ses pensées et du voyage qu’il faisait aussi dans son fort intérieur.