Guillaume Tendron

Le petit train endormi

Le petit train endormi

Un  petit train dormait au fond de son grenier depuis tant d’années. 

Il pensait qu’il  oublié et c’était un peu vrai. 

La poussière et la rouille,  petit à petit allaient avoir raison de lui, mais c’était sans compter, Paul,  un petit garçon curieux, qui un jour ouvrit la porte du grenier et souleva le drap du linceul ou dormait le train.

Il fut étonné puis émerveillé. Le train devint l’objet de ses pensées, seul il ne pouvait le réveiller et le sortir de son lit poussiéreux, souvent il demandait à son père :  » Papa, papa, il y a un petit train dans le grenier de chez papi est mamie,  peut-on le descendre du  grenier ?  j’aimerais tant le voir rouler. 

Son père était bien trop occupé à ses affaires d’adulte, il avait perdu son âme d’enfant. Il lui répondait toujours : Oui, oui, on verra ça plus tard,  aujourd’hui je n’ai pas le temps, j’ai autre chose à faire. Cela en restait là. 

Un jour d’automne ou il pleuvait, l’enfant qui avait de la suite dans les idées reposa la sempiternel question à son père : Papa, papa quand est-ce-qu’on ira chez papi et mamie pour aller descendre le petit train du grenier.

Le père qui avait pour une fois pris des vacances pour passer du temps avec son fils accepta. Il était,  au fond de lui touché par la demande de son enfant, il se voyait à travers lui, petit garçon et se remémorait les instants privilégiés passés autrefois à  jouer au train, bichonner les locomotives, construire des maquettes pour fabriquer un décor. 

 Les souvenirs affluaient, il se remémorait les après-midi et les soirées d’hiver passées avec son père autour  de la table familiale à construire ce monde merveilleux. 

Un jour ils déménagèrent pour une maison plus grande, son père n’eut plus le temps de s’occuper du train et des maquettes, lui grandit,  le train fut remisé au grenier et s’endormit pendant de longues années.

 » Oui mon fils, aujourd’hui le temps et à la pluie et c’est idéal pour ce genre d’activité. Allons dans le grenier,  tu es assez grand maintenant, nous allons descendre les cartons du train et on verra bien. »

Sans plus tarder, tout deux se rendirent à la grande maison familiale, grimpèrent les marches de l’escalier quatre à quatre jusqu’au grenier. La se trouvait le train et son monde merveilleux dans des cartons  et une montagne de poussière. Ils retroussèrent leurs et emportèrent le précieux chargement jusqu’à chez eux. 

Là, la magie opéra, l’enfant et son père redevenu lui même un gamin eurent des étoiles dans les yeux lorsqu’ils ouvrirent les cartons où se trouvaient locomotives, wagons, rails et maquettes.

Petit train avait souffert durant  son long sommeil. Il fallu leur apporter beaucoup de soin pour qu’il retrouve sa superbe. Pendant plusieurs jours ils nettoyèrent, dégrippèrent, graissèrent, testèrent pendant plusieurs jours sans relâche.

Enfin ils installèrent, un simple ovale de rail et le train se réveilla petit à petit. Après plusieurs jours d’essais infructueux, son cœur électrique se mit enfin à battre. Les engrenages, bielles et autres pièces mécaniques à tourner.

Enfin il s’élança sur les rails et fit un premier tour de piste, puis deux, puis trois. Les yeux de l’enfant et de son père scintillèrent et un large sourire éclaira leur visage.

 Cet instant magique de complicité et de partage scella leur deux cœurs à tout jamais. 

Depuis le petit roule, siffle sur la piste de rails et pour longtemps dans la tête de l’enfant et de son père ayant retrouvé son âme d’antan. Pour lui plus rien n’avait autant d’importance que les moments de joie partagée avec son fils.

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