Guillaume Tendron

Honfleur impressions

Les notes des Gymnopédies d’Éric Satie coulent comme les gouttes de pluie sur la fenêtre de mon âme un après-midi d’automne. Au dehors de la maison aux pans de bois, on aperçoit la capitainerie du port d’Honfleur, le vieux bassin. Autour de nombreuses fourmis tentent d’échapper à l’averse et s’engouffre dans les estaminets.

Le ciel est tourmenté, teinté de nuances de gris, de bleu, d’orangé, d’or incandescent. Boudin a sorti sa palette.

C’est le retour de la pêche, sur les étals, frétillent les crevettes grises, se pavanent des coquilles Saint-Jacques avec leurs noix charnues d’une couleur nacrée parées d’un corail à l’orange éclatant. Elles seront livrées à quelques kilomètres au « grand hôtel » où un grand échalas en complet noir déguste une madeleine ancrée dans ses souvenirs.

Je m’imagine encore petit déambulant dans les rues d’Honfleur au bras de ma mère, je me remémore aussi un après-midi d’hiver déambulant dans ces rues au bras de mon fils, une photo prise devant l’église en forme de coque de navire retournée.

Le monde est un tourbillon mais certaines choses restent immuables et en dehors du temps. C’est bien ainsi.

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