Guillaume Tendron
Sur un radeau à la dérive,
en pleine mer ou sur un fleuve,
mon âme abondait d’idées vagues.
Rêves flous et sans lendemain,
Mon esprit errait sans but ni direction.
Voguant selon les courants,
au gré des circonstances,
balloté par les flots au-delà de mon entendement,
je naviguais à vue.
Parfois je me heurtais à des récifs dressés
sur ma route ou me faisais passer par
dessus bord des cargos d’indifférence.
J’ai coulé plusieurs fois, survécu à plusieurs naufrages,
nageant jusqu’au rivage dans la brume guidé
par un frère ou une sœur de hasard.
La bonne âme avait sonné la corne
et allumé un feu de joie qui m’avait
réchauffé le cœur.
Sur un zinc, en vol de nuit,
mon esprit parcourait les déserts
parfois arides de la pensée humaine
tel un héros de l’aéropostale
pour apporter des manuscrits
aux amoureux des mots.
Un jour faute de carburant,
mon esprit piqua vers l’abîme
tel celui de Saint Exupery dans la méditerranée
au large de Massilia.
La mer chuchota mes histoires
au creux de l’oreille du vent.
Zéphyr les siffle désormais à sauve qui veux,
les soirs de tempête pour tenir compagnie
aux gardiens de phare et aux gabiers les soirs de gros temps.