Tel un alpiniste, je gravis le sommet de la vie par la face nord sous des intempéries depuis mon plus jeune âge. 

La voie est très peu balisée, la roche parfois friable se dérobe sous mes pieds et tombe en contre-bas. Je m’efforce malgré le danger à ne pas regarder derrière moi, et continue mon ascension vers le mont vérité malgré la peur du vide qui m’obsède. 

Soudain,  la roche sur laquelle j’assure mes appuis cède,  je lâche  prise et me retrouve suspendu dans le vide dans une situation précaire. 

Que faire, je suis face à un choix crucial,  trancher la corde et tomber dans une crevasse de l’oubli et y finir mon existence ou m’accrocher coûte que coûte au filin pour espérer m’agripper à un nouveau rocher, plus solide cette fois pour finir mon ascension. 

Je pense à mon fils, ma famille,  mes amis. Je sens que le désir de vivre est plus fort que celui de la résignation au funeste sort qui m’attend plus bas. Impossible de revenir en arrière. 

Au prix d’un effort intense je reprends pieds sur la paroi du mont existence et continue inexorablement mon ascension.